Grotta del Bue Marino

La grotte était certainement fréquentée dans l'époque préhistorique, probablement lorsque le niveau de la mer était quelques mètres plus bas qu'aujourd'hui, donc qui permettait un accès au niveau du sol. Les particulières gravures rupestres et les traces archéologiques confirment une utilisation de la grotte dès la fin du Néolithique. Pendant cette période, l'eau joue un rôle d'importance vitale pour l'agriculture et la navigation, surtout pour cette dernière, comment attestée par la circulation de l'obsidienne et la présence de sites du Néolithique ancien qui se trouve en proximité de quais faciles. Un exemple pourrait être la grotte du Bœuf Marin, et toujours sur la côte est, la grotte du Pape sur l'île de Tavolara, où la référence à l'eau - marine - est associée à la présence de représentations symboliques. Il s'agit de figures gravées avec un petit marteau sur la surface de la roche qui se trouve à l'entrée de la branche sud, où une vingtaine de figures anthropomorphes, une coupelle et deux cercles avec une autre petite coupelle au centre peuvent être identifiés. Malheureusement, leur lecture est extrêmement difficile, soit à cause de l'irrégularité du calcaire, soit pour l'action corrosive du sel. Les figures sont de type "double fourche", c'est-à-dire avec les bras et les jambes pliés en U. Dans ce schéma, on peut mettre en évidence : la figure isolée en bas à droite qui présente un schéma de chandelier, avec des membres multiples; deux figures un peu au-dessus qui ont une appendice latérale oblique; la dernière figure en haut du groupe principal a les jambes pliées en U dans la même direction que les bras; toutes ont des membres plus ou moins longs, inclinés et arqués et sont disposées de manière dispersée par rapport aux trois motifs concentriques. Selon l'hypothèse la plus crédible, la "scène" représente quelques hommes qui prient disposés autour d'un cercle, interprété comme motif solaire.

En 1955, Giovanni Lilliu a enlevé la seule partie du remplissage de la grotte du Bœuf Marin, précisément sur la plateforme de passage entre la salle appelée de la Dame Blonde et le Lac Émeraude. Un morceau de terre - ce qui restait après la modernisation de la grotte - du dépôt archéologique qui on pense il se trouvait à l'origine à l'intérieur de la grotte. On a repéré un polissoir en pierre verte, des fragments de céramique grossière décorée, un résidu de foyer avec des os d'animaux, cendre et charbon. Différentes hypothèses ont été avancées sur la chronologie: sur la base des quelques matériaux diagnostiques trouvés dans une situation stratigraphique peu claire, on peut fixer une datation au Néolithique récent (culture d'Ozieri) ou au début de l'âge du cuivre (culture de Filigosa), pour cette dernière en analogie avec les motifs gravés sur un poids de métier à tisser provenant de Conca Illonis - Cabras, datés de ce horizon chronologique. En ce qui concerne la branche Nord, aucune trace de présence humaine n'a été trouvée. En conclusion, l'hypothèse selon laquelle les grottes et les abris en général ont eu une fonction non seulement résidentielle, mais aussi mystico-religieuse, peut-être liée à des rituels funéraires, comme dans les manifestations contemporaines d'art hypogée. Toutefois, il faudrait avoir des preuves documentaires d'une utilisation funéraire pour renforcer cette hypothèse, que malheureusement ce contexte pourra difficilement nous fournir.